Littéraires
2015, j'me souviens
Litteraire : Thème imposé
Thème imposé : "la mémoire"
J'ai oublié

J'ai oublié
Je me réveillai, le crâne tout endolori sur un lit aux draps blancs. La tête bourdonnante et la vision floue, je reconnus néanmoins une chambre d'hôpital. L'odeur me déplaisait, et me mettait mal à l'aise. Des grésillements envahissaient mes oreilles lorsqu'au bout d'un moment la porte s'ouvrit. Les lèvres de l'infirmière remuaient me laissant deviner qu'elle parlait, mais je ne parvenais pas à distinguer les différents sons.
Pourquoi avais-je atterri ici ? Que s'était-il passé ?
Je crus que mon crâne allait exploser tant la douleur était intense. L'infirmière s'approcha de moi et injecta un liquide dans un cathéter implanté dans mon bras gauche. Je ne sais pas ce que c'était exactement, mais je m'endormis dans la demi heure qui suivi.
Sans nom
Quatre heures du matin, un garçon brun aux yeux verts se réveille, las, comme chaque matin de se retrouver par terre. Son corps est transi, une douleur le fait grimacer et, dans sa tête, de nombreux plans de vengeance prennent forme, vite abandonnés. Un soupir s'échappe de ses lèvres. Il reste immobile quelques minutes, allongé sur le sol froid à méditer en fixant le plafond. Sur le lit, juste à côté des jumeaux, véritablement infernaux, sont endormis un garçon et une fille. Ce sont les aînés d'Edward, le garçon aux yeux verts et ce sont eux qui l'ont fait tomber, pour son grand malheur, du lit pour le lui reprendre. Enfin, Edward se lève, habitué à ce traitement qui a lieu chaque aube. Ses aînés, Etienne et Juliette, ne se soucieraient jamais de leur jeune frère. Il a un sourire amer, et peu importe si celui-ci est blessé. Il commence à réunir ses affaires, jamais il ne s’est plaint. Il s’habille et s'arrête un instant pour regarder son reflet, après tout se plaindre ne sert à rien, rien ne change, rien ne bouge, les jours s'enchaînent invariablement, sans perturbations. Il se dirige morose vers la cuisine et prépare son déjeuner. Son père est là ou plutôt Monsieur Galbert. L'homme froid n'a jamais accepté la filiation. Suspecte, comme avait dit la rumeur du coron.
- « Dépêche-toi, bâtard. Ne pourrais-tu pas prendre exemple sur ton frère ? »
J'm souviens
J'm souviens
J’m souviens le 13 novembre 2015
J’ai fêté mes 15 ans
Journée de la gentillesse
Tu parles plutôt celle de la tristesse
Tous ces innocents morts au Bataclan
Au nom de quoi ?
Au nom de soit –disant Allah
Pourtant le Coran ne dit pas ça
Tu fais n’importe quoi
Qu’on soit blanc, black ou beur
Dis-toi qu’on a pas peur
Juifs, musulmans, cathos ou athées
On va bien finir par te déradicaliser
Tu veux mourir en martyr
T’as qu’une loi : la charia
Tu veux voir les femmes en bourka
Tu penses qu’à faire souffrir
Moi, j’ai le droit de m’exprimer
Toi t’as choisi de tuer
Moi je peux rire
Toi tu fais qu’obéir
Si tu veux pârtir
Sache que tu vas gâcher ton avenir
Liberté, égalité, fraternité
Tu ne sais plus ce que c’est
T’as rien compris
C’est pas tes amis
Ils t’ont promis le paradis
Mais ta vie sera en sursis
Tu t’es fait embobiner
Partout ces démeurés
Ta haine ne sert à rien
Fais pas pleurer les tiens
Ma seule arme est mon stylo
Pour me défendre je n’ai que des mots
Moi, j’suis pas djiadhiste
J’suis optimiste ...
Fanny Sarda
Et cætera
Receuil de deux poèmes, l'un traitant d'une terrible nuit de souffrances, mais qui exprime aussi une résolution, une détermination de vouloir continuer le chemin, et l'autre étant un hommage à deux personnes importantes dont les noms apparraissent discrètement, à travers le récit d'un amour immuable.
13 novembre 2015
Je me souviens, Paris en pleur, le jihad prend une telle ampleur.
Paris dans l'coeur les cadavres tombent dans le malheur.
C'était l'histoire de quelques gens qui aillent manger au restaurant, et là trois assaillants sont arrivés en courant, déclenchant alors une bombe qui leur vaudra une place dans la tombe.
C'était l'histoire de quelques gens allant se divertir au Bata Clan quand soudain pan pan rafales de balles, la liberté est intouchable comme un jihadiste derrière son pare balle te lachant des rafales devant un match France - Allemagne.
La robe verte
Claudie Novart se réveilla en ce glacial mois de février, avec une telle excitation qu’en se levant du lit, elle se cogna le pied contre la chaise. Claudie descendit les marches en courant, et alla rejoindre ses parents au salon pour déjeuner avec eux. Un petit emballage rouge à pois blancs était posé sur une table à côté de ses parents. Sa mère, toujours souriante, malgré ses soucis, la regardait avec de grands yeux brillants. Elle portait toujours une robe verte, car c’était la couleur de l’espoir. C’était le seul jour de l’année où les parents de Claudie pouvaient se permettre d’acheter un cadeau à leur fille. Claudie l’ouvrit sans plus attendre, et y découvrit un livre assez épais. Elle était une jeune fille solitaire, elle adorait s’isoler pour lire, et pouvait passer des jours entiers à dévorer des tonnes de romans. Elle remercia et embrassa son père et sa mère et s’empressa de retourner dans sa chambre pour commencer son nouveau livre.
Comme tous les mercredis après-midi, Claudie se rendait au cabinet de lecture et savourait chaque livre comme le dernier. Elle y passait des heures. Ce n’était pas une très grande bibliothèque, les livres étaient entassés un peu partout, on y trébuchait parfois dessus.
La nuit commençait à tomber sur le village. Cette nuit, alors que Claudie rentrait chez elle, il faisait très froid, de petits flocons de neiges venaient se déposer sur ses longs cheveux châtains. Ses pieds s’enfonçaient de plus en plus dans la boue à mesure qu’elle avançait.
Mémoire d'une nuit
L'enfant se met dans son lit
C'est le début d'un long voyage
Fermant les yeux sans un bruit
Il est l'heure de tourner la page
Le gamin s'envole dans la nuit
Il fuit la pénombre de sa cage
Ouvrant les yeux petit à petit
Il découvre son nouvel ouvrage